C'est une démarche originale et hors d'un cadre classique que nous dévoile Richard Dussaulx dans sa nouvelle série : Portraits Doubles, en nous proposant une nouvelle définition du portrait dans la peinture contemporaine ...

Dix ans de portraits et d'interrogations sur l'être humain. Travail de décryptage à travers différents thèmes : Portraits de dos, Portraits doubles, No man's land, Portraits tatoués, Portraits allemands, Derniers portraits, puis Entracte, portrait de la dérision, dénonciateur des comportements, cri d'alarme ...

Peinture, graphite, terre ou huile. La terre, dans l'intimité révélée de sa texture, modèle l'effigie. Les hachures du graphite cherchent l'espace, le trouvent, l'étoffent. Les lignes de la couleur sont le cerne, le phrasé de la construction. Tout commence ici. Avec le croisement très particulier des matériaux. Avant la parole, la forme ...

Depuis toujours la peinture est affaire de corps. Les "mains négatives" qui laissèrent la trace d'une absence lointaine sur la paroi de la grotte préhistorique ne furent d'abord que l'effet, en forme d'aura, de la projection de la couleur sur la chair ...

L'aventure est-elle encore possible, ou sommes-nous maintenant destinés à changer de rôle et à devenir des producteurs avec le risque de conformisme que cela suppose ? ...

La parole et ses langues. Le choix d'une ou de plusieurs langues pour s'exprimer, se faire comprendre. La langue plastique s'est imposée, probablement plus instinctive, échappant à certaines règles de la pensée ...

La pratique de l'art avec un artiste: un moment fort pour ces enfants en attente qui s'investissent sans réserve. Les guider un peu, leur proposer des portes qui s'ouvrent, aiguiser leur instinct créateur, et les voilà qui existent à nouveau ...

Les dormeurs sont porteurs de symboles : l'absence, la plénitude... la dimension du monde leur appartient. L'être endormi touche à l'universel. Le dormeur s'approprie le silence, d'où la notion d'éternité, lorsqu'on le côtoie ...

Aventure menée par une inlassable réflexion sur la condition humaine, la beauté, le drame, les contradictions, ces petites choses qui dictent ce que nous sommes, qui nous façonnent et nous trompent aussi ...

Au mur de l'atelier de Richard Dussaulx pend une forme informe aux allures d'un gabarit qui semble avoir été découpé selon le tracé d'une ombre. Elle pend comme une étroite bande de carton légèrement ondoyante, dessinant l'Image simplifiée du pourtour d'un corps dont le vide intérieur offre au regard l'épreuve d'une béance ...

Au commencement, une matrice : l'esquisse d'une forme humaine - tête et début de bras et de jambes. Forme pleine, plutôt en peinture, ou simple pourtour, comme une ligne, pour un groupe de sculptures qui ondulent dans le vent, lestées par des cônes de béton ...

ROSE, couleur intime, couleur de l'intime. Connotée, presque galvaudée, pourtant tellement au centre de nous-mêmes ...

Il y a déjà quelques années, je reçus de Richard une carte de voeux en forme de coeur, rouge, écrite à l'encre d'or. C'était un coeur un peu biscornu, chahuté par la vie sans doute. C'était des mots sobres et délicats ...

Un homme de coeur, Richard Dussaulx. Attentif, dans l'humain, à ce qui se brouille et souffre dans les profondeurs ...

Il se pourrait que ce coeur auquel Richard Dussaulx s'est attaché dans son dernier carnet de croquis, l'homme du coeur, soit assimilable à des ultimes autoportraits. Ainsi que dans d'autres oeuvres antérieures comme Le lit, où une forme humaine est liée au motif principal, des bustes émaillent les dessins, émergent des coeurs ...

Vous, nous, les humains, quand je vous regarde, vous écoute, vous respire, pour dire, comprendre ce que nous sommes, ce qui émane de nous, ce qui se cache en nous.
L'invisible, l'art nous permet de nous en rapprocher.
Voilà comment je vous, je nous sens.
Le mystère est toujours présent, mais maintenant je comprends mieux.